Sentier panoramique des Crêtes du Jura (Vallée de Joux, Vaud)
Cette randonnée offre l’un des plus beaux points de vue du Jura vaudois, avec une vue imprenable sur les Alpes, le Léman et les forêts profondes de la vallée de Joux. Le sentier suit les crêtes depuis le col du Marchairuz jusqu’au sommet de la Dôle, serpentant à travers pâturages et lapiaz calcaires.
Accessible dès le mois de juin, cette balade s’étale sur environ 15 km avec un dénivelé raisonnable (environ 500m positif), ce qui la rend accessible aux randonneurs réguliers. En chemin, on croise souvent des vaches d’Hérens et, avec un peu de chance, quelques chamois discrets sur les flancs nord.
À noter : Par temps clair, la visibilité porte jusqu’au Mont Blanc. Pensez à emporter une paire de jumelles pour profiter des panoramas. Les transports publics permettent un retour facile depuis Saint-Cergue.
Le Tour du Lac de Taney (Valais)
Niché dans le Chablais valaisan, le petit lac de Taney est une perle protégée du monde. Classé zone naturelle d’importance nationale, le site attire les amateurs de tranquillité et de nature sauvage. Le tour du lac représente une boucle facile (5 à 6 km environ), idéale pour les familles ou une sortie douce en début de saison.
Au départ du village de Miex, on grimpe pendant une heure environ jusqu’au col de Taney, pour déboucher sur une clairière encadrée par les majestueuses pentes du Grammont et des Jumelles. Autour du lac, le sentier borde tantôt les forêts de mélèzes, tantôt les alpages fleuris, dans une ambiance à la fois paisible et grandiose.
Conseil : Partir tôt le matin permet de profiter du calme absolu. Le restaurant du lac propose des spécialités locales bienvenues après la marche.
Ascension du Pizol et ses cinq lacs (Saint-Gall)
Située à une heure de Coire, cette randonnée en boucle séduit par la diversité de ses paysages. Le circuit des « 5-Seen-Wanderung » mène le promeneur à travers cinq lacs d’altitude, chacun avec ses reflets bleutés et ses ambiances variées. Le sentier, bien balisé, couvre environ 11 km pour un dénivelé total de 600 mètres.
On y découvre des panoramas spectaculaires sur les Alpes glaronaises, le lac de Constance au nord-est, et les sommets grisonnais tout autour. À mi-parcours, les lacs Wildsee et Schottensee restent nos coups de cœur. L’eau y est d’un bleu surréaliste en raison des minéraux glaciaires qui la colorent.
L’accès se fait par la station de Wangs, avec remontées mécaniques disponibles en été. Prévoyez une bonne météo : les passages exposés deviennent vite techniques par brouillard.
Haute Route Saas Fee — Zermatt (Valais)
Pour les marcheurs avertis, c’est l’une des traversées alpines les plus emblématiques – et les plus exigeantes. Reliant les villages de Saas Fee et Zermatt, cette haute route n’a rien à envier à son équivalent chamoniard. Elle nécessite deux à quatre jours selon l’itinéraire choisi, avec des passages à plus de 3000 mètres d’altitude, notamment près de l’Allalinhorn et du Weissmies.
Ce trek débute dans l’univers des glaciers, traverse des moraines et longe plusieurs refuges alpins. Le clou du spectacle arrive avec l’entrée dans la vallée de Zermatt, où l’on aperçoit pour la première fois le Cervin – bijou rocheux qui résume à lui seul le caractère des Alpes suisses.
Expérience personnelle : lors de ma traversée en fin d’été 2021, les nuits en cabane (notamment à Bordierhütte) ont été mémorables. L’ambiance y est chaleureuse, typiquement valaisanne.
Cette randonnée demande une bonne condition physique, de l’équipement adapté (crampons parfois nécessaires) et une préparation minutieuse. Certaines étapes peuvent être adaptées ou raccourcies via les remontées mécaniques.
Le sentier de la Gemmi, du col au lac de Daubensee (Valais/Berne)
Ce chemin historique relie les cantons du Valais et de Berne par le col de la Gemmi, emprunté jadis par les marchands et les muletiers. Aujourd’hui encore, cet itinéraire conserve un cachet unique. La randonnée classique débute à la station supérieure du téléphérique de Leukerbad, et suit le col jusqu’au lac naturel de Daubensee, où l’on peut pique-niquer face aux sommets du Wildstrubel.
Le sentier, d’environ 8 km (aller-retour), est parfaitement entretenu. Il offre des vues spectaculaires sur les falaises du Valais central et plonge littéralement sur la vallée du Rhône – vertigineux mais sécurisé. Idéal pour une sortie de mi-saison (juillet-août), lorsque les plateaux d’altitude sont dégagés mais pas encore surpeuplés.
Suggestion terrain : après la balade, un bain thermal à Leukerbad constitue le parfait contrepoint à l’exposition du sentier face au vent des hauteurs. Les bains publics sont à deux pas de la station inférieure.
Quelques conseils pour une saison réussie
La randonnée en montagne, aussi accessible soit-elle, nécessite toujours une préparation sérieuse. Les Alpes peuvent surprendre par des changements météo rapides ou des conditions encore enneigées jusqu’en juillet.
- Vérifiez toujours les conditions du jour avec les offices de tourisme ou les sites spécialisés (MeteoSwiss, SuisseMobile).
- Chaussures de marche obligatoires, même sur sentiers réputés faciles. Le plus grand danger, c’est souvent la glissade.
- Une trousse de secours minimaliste (pansements, désinfectants, couverture de survie) peut faire toute la différence.
- N’oubliez ni la crème solaire, ni le chapeau. Même à 2000 m, le soleil tape fort en été.
- Et surtout : ne surestimez pas vos capacités. Mieux vaut un détour qu’un hélitreuillage.
Au fil des saisons, les sentiers peuvent évoluer. Les glissements de terrain, les éboulements de printemps ou les changements de balisage doivent toujours être pris en compte. N’hésitez pas à discuter avec des guides locaux ou les cabaniers : ce sont souvent eux qui ont l’info la plus à jour, et la plus utile.
Paroles de terrain
D’un point de vue pratique, il est frappant de constater combien les randonnées les plus spectaculaires sont aujourd’hui mieux desservies qu’il y a dix ans. Entre télécabines, bus postaux et balisages numériques, la montagne suisse sait accueillir tout en préservant l’environnement. Un bon exemple : le parc naturel régional du Val d’Hérens, qui propose des applications interactives permettant de découvrir la faune, la flore et les anecdotes locales directement sur le parcours.
Lors de mes repérages cet été, ce sont justement les petits villages d’altitude – tels que Vercorin ou Chandolin – qui m’ont le plus marqué : accueil chaleureux, produits du terroir, sentiers bien entretenus. Ce tissu d’hospitalité discrète donne un sens très concret à la randonnée dans les Alpes suisses.
En fin de compte, qu’on parte pour quatre heures ou pour quatre jours, la clé reste la même : partir préparé, avec l’envie de découvrir, pas de performer. La montagne ne se consomme pas, elle se vit – de préférence à son rythme.
